On se souvient de la très forte mobilisation du monde de la recherche en 2004 (et médiatisation de la situation des jeunes chercheurs confrontés à la précarité et même à l’absence de débouché faute de créations d’emplois, situation qui ne s’est guère améliorée depuis- pas une seule création d’emploi au budget 2008-), mobilisation qui s’était organisée autour de la pétition en ligne lancée par Sauvons la Recherche, avec les organisations syndicales du champ, et qui avait débouché sur la tenue d’Etats Généraux à Grenoble.
Depuis, les mutations profondes se sont succédé dans le monde de la recherche publique et d’autres sont annoncées (?), prévues (?), suggérées (?), et les inquiétudes se multiplient :
– le Pacte pour la Recherche, voté en 2006, a mis en place l’ANR, l’AERES, les PRES, les RTRA, les fondations et les Instituts Carnot.
– la Loi sur l’autonomie des Universités (LRU de l’ été 2007) ne sera pas sans conséquences sur l’organisation de la recherche
– le discours de Sarkozy (affirme que les politiques scientifiques doivent être élaborées par le seul gouvernement , remet en cause le statut public des personnels de la recherche et veut transformer les organismes de recherche en agences de moyens, (cf discours d’Orsay)
– la mise en place de la mission D’Aubert sur les UMR
– le rapport de la Cour des Comptes sur le CNRS
– la publication du rapport Attali
– la « feuille de route » de la ministre Valérie Pécresse pour le CNRS (cf « le CNRS dans la tourmente »)
– etc.
autant d’éléments qui relancent aujourd’hui les inquiétudes ...et la mobilisation (cf Réunion, le 4 mars 2008 au Collège de France) et qui interrogent fortement les « pavés de bonnes intentions » nationales et européennes de ceux qui nous gouvernent.
Le 14 avril 2008, un rapport, Vers un partenariat renouvelé entre les organismes de recherche, universités et grandes écolesa été remis par François d’Aubert, président de la Cité des Sciences et de l’Industrie, à la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Dans son édition du 20 mai 2008, Le Monde publiait une interview de Valérie Pecresse annonçant une réforme du CNRS.
Cette annonce a provoqué l’émotion qu’on imagine tant sur le fond que sur la méthode (cf : boycott par les organisations syndicales du CTP MESR du 20 mai qui avait à son ordre du jour le rapport d’Aubert sur les UMR :
http://sgen-cfdt.org/actu/article1670.html
Réactions dont Le Monde du 22 mai 2008 s’est fait l’écho.
L’organisation de l’Academic Pride a donné lieu à un dossier de 4 pages dans Libération du 27 mai "Chercheurs, haut et fort" (pages 25 et suivantes)